Le daltonisme, une déficience décrite pour la première fois par le médecin britannique John Dalton à la fin du 18ème siècle, est une maladie dont la forme la plus courante se traduit par l’impossibilité de distinguer le vert et le rouge. C’est une maladie héréditaire qui touche principalement les hommes, environ 8 % en Europe et aux États-Unis, contre 0,45 % de femmes.
Cette maladie est sans conséquence sur la santé, mais elle peut occasionner certaines gênes dans la vie quotidienne et empêche les daltoniens d’accéder à certaines professions.
Une étude publiée dans la revue Nature relate que Sam et Dalton, deux petits singes-écureuils mâles (les mâles de cette espèce étant daltoniens), ont retrouvé la perception des couleurs rouge et verte après l’insertion de gènes correcteurs dans des cellules de leurs rétines.
Cinq semaines après le traitement, Sam et Dalton ont commencé à voir toutes les couleurs, relatent Jay et Maureen Neitz de l’Université de Washington. Plusieurs mois de tests ont été réalisés pour vérifier la perception des nuances chez ces deux singes. Aujourd’hui, deux ans après l’intervention, aucun effet secondaire indésirable n’est apparu.
La réussite de cette thérapie génique sur des primates laisse espérer qu’un jour les chirurgiens pourront corriger les troubles de la perception des couleurs chez l'homme.
Caroline DURAND & Anthony BOURDAIN |