Nombreux sont les patients qui viennent à une consultation de médecine esthétique pour des rougeurs persistantes qui s’accentuent dans certaines circonstances comme l’exposition au soleil, et généralement situées sur le visage voire au niveau du cou ou du décolleté.
L’existence de ces zones rosées s’accompagne parfois d’épisodes douloureux, de sensations de chaleur et même parfois de poussées de petits boutons blancs.
Ces rougeurs attirent des regards interrogateurs et provoquent une certaine gêne, d'où l'attente bien légitime des patients de souhaiter s'en débarrasser.
De quoi souffrent-ils exactement ? Il s’agit en fait d’une pathologie vasculaire bénigne dénommée couperose ou rosacée. Celle-ci touche aussi bien les femmes que les hommes, et traduit la production excessive par le corps de micro-vaisseaux sanguins. Cette affection peut être stable ou évoluer par poussées, avec aggravation progressive des lésions. Elle peut également être accentuée par une grossesse.
Pour traiter la couperose, le praticien utilise un laser vasculaire, généralement un laser à colorant pulsé. Pour la zone spécifique du visage, le médecin aura le choix entre différentes techniques.
La photothermolyse est une méthode dans laquelle le rayon laser va, en quelque sorte, faire "exploser" les vaisseaux. Cette technique est employée si les petits vaisseaux sont diffus et associés à des plages rouges. Cette méthode est généralement évitée car il faut 10 à 20 jours pour voir disparaître la constellation de bleus couleur aubergine qui se forment consécutivement à son utilisation…
Une autre technique, la photocoagulation, lui est préférée. C'est d'ailleurs la plus fréquente. Concrètement, la paroi du vaisseau va être chauffée avant de se fermer. Cette méthode est utilisée notamment quand les vaisseaux sont plus individualisés. Suite à une séance, la sensation de chaleur peut durer jusqu’à 45 minutes mais la rougeur et l’oedème qui s’en suivent ne durent que 3 à 5 jours, avec au maximum une courte éviction sociale de 2 à 3 jours.
Enfin, le médecin peut se situer à la frontière des deux techniques précédemment présentées, pour maximiser l’efficacité de la photocoagulation. Cependant, le patient prend alors le risque de quelques bleus — en plus de la rougeur et de l’œdème —, qui peuvent nécessiter un maquillage médical.
Toutefois, réjouissez vous, le traitement de la couperose n’est pas long. Il faut habituellement compter 2 à 3 séances, espacées de 3 mois. Attention, il ne faut que l'intervalle entre les séances dépasse 6 mois, pour ne pas perdre le bénéfice de la séance précédente. Dernier point, ces séances ne demandent pas d’anesthésie car elles sont faiblement douloureuses.
Grâce à ce traitement, le patient retrouvera un visage débarrassé de rougeurs ou presque, mais nécessitera de bien se protéger du soleil, un facteur qui favorise la réapparition de la couperose. Il nécessitera également des séances d’entretien, au moins 1 an voire beaucoup plus tard après la dernière séance, car les micro-vaisseaux auront tendance à réapparaitre…
Si toutes ces conditions sont respectées, alors vous ne rougirez plus qu’en bonne circonstance.
Dr François PRUNIERAS |