Les conséquences d’une infection au Sars-Cov-2 sont éminemment variables d’une personne à l’autre. Comment expliquer ces disparités ? Deux nouvelles études publiées le 19 août dans la revue Science Immunology apportent un éclairage majeur à cette question.
Une origine génétique
Après plus d’un an de pandémie, l’hypothèse d’une prédisposition génétique et immunologique aux formes graves de Covid-19 se confirme. Les chercheurs ont démontré qu’au moins 3 à 4% des formes sévères ont une origine génétique, tandis que 10 à 11% s’expliquent par la présence d’anti-corps dirigés contre la voie de l’interféron de type 1 (IFN1) et qui bloquent leur action antivirale.
Les hommes principalement touchés
L’équipe franco-américaine est partie du constat que les formes les plus sévères touchent principalement les hommes. Ils se sont focalisés sur ce qui distingue les deux sexes : la présence d’un unique chromosome X chez les hommes contre deux exemplaires chez les femmes. Il en ressort que 1,3% des formes graves de Covid-19 s’expliquent par des anomalies génétiques du gène TLR7 chez les hommes. Ce déficit est plus fréquent (1,8%) chez les malades de moins de 60 ans.
Une présence d’anticorps
Dans la deuxième publication, les auteurs ont démontré que 15 à 20% des formes sévères sont causées par la présence – dans le sang des patients – d’auto-anticorps qui visent spécifiquement les interférons de type 1. Il a été mis en évidence que ces anticorps bloquent l’effet protecteur du l’IFN1 sur la réplication virale. Le virus Sars-Cov-2 pénètre ainsi dans les cellules sans rencontrer de résistance et se réplique de façon incontrôlée.
Didier Galibert
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