La société française de biotechnologie OSE Immunotherapeutics a annoncé des résultats prometteurs dans le cadre d'une étude sur un vaccin thérapeutique pour le traitement du cancer du poumon. Ces résultats ont été publiés dans la revue Annals of Oncology ce lundi. Le vaccin Tedopi développé par OSE Immunotherapeutics a montré une réduction significative du risque de décès par rapport à la chimiothérapie chez les patients atteints d'un cancer du poumon avancé.
L'essai clinique de phase 3, précédant la commercialisation, a été mené en collaboration avec 219 patients issus de neuf pays européens et des États-Unis. Selon les chercheurs, un an après le début du traitement, 44,1% des patients du groupe ayant reçu le vaccin étaient toujours en vie, comparativement à seulement 27,5% dans le groupe ayant reçu une chimiothérapie.
De plus, l'étude a révélé que l'utilisation du vaccin plutôt que de la chimiothérapie permettait de maintenir une meilleure qualité de vie pour les patients et entraînait moins d'effets secondaires. Le professeur Benjamin Besse, directeur de la recherche clinique à l'Institut Gustave-Roussy à Villejuif, a souligné ces avantages. Le traitement consiste en une administration du vaccin toutes les trois semaines, puis à des intervalles de plus en plus espacés au fil du temps.
Il est toutefois important de noter que le vaccin Tedopi n'est efficace que chez les patients qui possèdent le gène HLA-A2, ce qui représente environ la moitié de la population. Les vaccins thérapeutiques contre le cancer visent à éduquer le système immunitaire pour qu'il puisse reconnaître et cibler spécifiquement les cellules cancéreuses.
Les patients inclus dans l'essai randomisé avaient préalablement suivi une chimiothérapie et une immunothérapie. L'étude n'a pas pu être menée à son terme en raison de l'impact de la pandémie de Covid-19, ce qui signifie qu'elle n'a pas atteint le niveau de puissance souhaité. Néanmoins, elle a permis de déterminer quels patients bénéficiaient réellement du vaccin, à savoir ceux qui avaient d'abord réagi favorablement à l'immunothérapie avant de rechuter, comme l'a expliqué Benjamin Besse lors de la conférence de presse.
Sophie de Duiéry
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